Descriptif

Ce cours proposera une vision historicisée du rapport qu’entretiennent le cinéma et l’Histoire à travers l’étude d’un panorama de cinéastes et de courants cinématographiques majeurs : cinéma d'avant-garde soviétique (Dziga Vertov, Sergueï Eisenstein) et français des années 1920, nouvelles vagues européennes (France, Royaume-Unis, pays de l'Est) et américaines à partir des années 1960, cinéma contemporain.

De quelle manière le cinéma prend-il en charge le récit de l’Histoire au présent et participe-t-il à son écriture, notamment au moment des ruptures politiques, des luttes et des résistances du XXème siècle les plus marquantes, telles que, par exemple, la révolution soviétique suivie des périodes de la répression stalinienne, du Dégel puis de la Stagnation ; les guerres d’Algérie et du Vietnam, la décolonisation, Mai 68, le « Printemps arabe », etc. ? Quels sont les moyens de témoignage et d’engagement politique et éthique propres à l’art cinématographique ? Ce cours aura pour but l’étude aussi bien de ses modalités discursives que de ses innovations formelles : parallèlement à l’étude de la construction d’un discours historique par les films, nous étudierons les procédés filmiques engagés – outre le rôle du montage, du cadrage et de la mise en scène, on s’intéressera à l’utilisation de plusieurs régimes d’images à l’intérieur du cinéma de fiction, notamment les images d’archives et les images documentaires.

Ce cours proposera également de réfléchir sur les spécificités et les ambivalences du cinéma de fiction et du cinéma documentaire s’agissant du traitement de l’histoire, et s’ouvrira sur l’étude du cinéma dit « expérimental ». La question des rapports de l’intime et du collectif sera également posée.

Nous articulerons l’ensemble de ces interrogations autour de l’analyse des périodes historiques précises, de l’analyse des films et de l’étude des textes fondamentaux d’historiens, d’esthéticiens et de cinéastes.