Descriptif

Professeure : Olga KOBRYN

Docteure en études cinématographiques et audiovisuelles, Olga Kobryn est l’auteure d’une thèse
Esthétique de la durée soutenue à l’université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 sous la direction de Jacques
Aumont. Enseignante à l’université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, chercheuse associée à l’IRCAV
(Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel), elle co-dirige un programme de recherche
international Les lieux du virtuel (IRCAV, Paris 3 / université de Gérone, en partenariat avec l’université
de Chicago), ainsi qu’un séminaire de recherche « Régimes d’historicité dans le cinéma des années
1960 à nos jours ».

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Ce cours proposera une vision historicisée du rapport qu’entretiennent le cinéma et l’Histoire à
travers l’étude de l’œuvre de la figure majeure du cinéma - Chantal Akerman, ainsi que d’autres
cinéastes de sa génération.

Nous nous poserons, dans un premier temps, un certain nombre de questions relatives à la
définition même du cinéma « engagé ». De quelle manière le cinéma prend-il en charge le récit
de l’Histoire au présent et participe-t-il à son écriture, notamment au moment des ruptures
politiques, des luttes et des résistances du XXème siècle les plus marquantes, telles que, par
exemple, la révolution soviétique suivie des périodes de la répression stalinienne, du Dégel puis
de la Stagnation ; les guerres d’Algérie et du Vietnam, la décolonisation, Mai 68, la chute du
mur de Berlin, etc. ? Ce cours aura pour but l’étude aussi bien des modalités
cinématographiques discursives que de ses innovations formelles : parallèlement à l’étude de
la construction d’un discours historique par les films, nous étudierons les procédés filmiques
engagés – outre le rôle du montage, du cadrage et de la mise en scène, on s’intéressera à
l’utilisation de plusieurs régimes d’images à l’intérieur du cinéma de fiction, notamment les
images d’archives et les images documentaires.

Dans un second temps, nous étudierons l’œuvre de Chantal Akerman à travers le concept
d’intériorité intimement lié aux notions de passage et de libération : passages d’un espace public
à l’espace intime, d’une neutralité factice du cadre aux bouleversements internes profonds des
corps. Comment habiter un espace de l’Histoire, l’investir de soi tout en préservant aussi bien
sa propre intimité que celle de l’espace lui-même, et celle de l’Autre – d’une autre identité, que
ce soit la mère de la réalisatrice dans son dernier film No Home Movie (2015) ou encore ses
personnages : de Jeanne Dielman à ceux d’Histoires d’Amérique (1989) ou ceux de D’Est
(1993) ?

Ce cours proposera également de réfléchir sur les spécificités et les ambivalences du cinéma de
fiction et du cinéma documentaire s’agissant du traitement de l’histoire, et s’ouvrira sur l’étude
du cinéma dit « expérimental ».