Le XIXe siècle voit naître un pari audacieux : l’idée que les individus en société pourraient être étudiés de la même manière que les choses de la nature. Le terme de « laboratoire » n’est plus l’apanage du physicien ; l’observation rigoureuse et « objective », voire l’« expérimentation » ou la recherche de régularités mathématisables peuvent désormais concerner les phénomènes sociaux. En remontant aux origines de cette naissance des sciences sociales, et en prolongeant l’analyse jusqu’à nos jours, ce cours vise à aborder des questions dont l’actualité n’est pas à démontrer : peut-on dire quelque chose de vrai sur le monde social ? L’objectivité existe-t-elle ? Tout n’est-il que question de point de vue ?  

Cet enseignement entend décloisonner des domaines qui sont, à tort, séparés - « sciences dures » versus « sciences molles » - alors que les disciplines en question n’ont jamais cessé de dialoguer. L’évocation des contextes, des débats et des démarches savantes permettra d’appréhender les réussites, les avancées, mais aussi les échecs, les dérives et les dévoiements auxquels les recherches sur l’homme en société ont pu donner lieu au fil de l’histoire.