Descriptif

vec la multiplication des crises sociales et politiques, un spectre qu’on aurait pu croire renvoyé aux oubliettes de l’Histoire semble faire retour dans notre société de l’information et de la communication : celui du « complot ». Spectre souvent imaginaire, comme l’est par définition tout spectre, mais non moins difficile, semble-t-il, à exorciser. Car si le mot complotisme permet depuis peu de nommer et d’identifier la tendance délirante à (faire) voir sous les faits a priori les plus « naturels » la main d’une puissance occulte, il reste qu’inversement la sophistication et le détournement des technologies de l’information rend de plus en plus difficilement lisible au regard de l’opinion la frontière entre fiction et réalité.  

Dans un contexte prompt aux amalgames et renversements spéculaires, le cours fera donc le choix de tourner le dos à l’actualité récente, pour replacer la triade « complot » / « comploteur » / « complotisme » dans une perspective historique et analytique, en étudiant ses figures à travers divers types de documents, empruntés d’une part à l’Histoire, de l’autre aux arts des textes et de l’image. Auprès des historiens, nous nous rappellerons d’abord que notre époque n’a pas été la première à craindre les complots. En examinant des mises en scène cinématographiques, littéraires, théâtrales, nous verrons ensuite que la figure du comploteur a fait l’objet de représentations contrastées selon les époques. Chemin faisant, nous nous demanderons pourquoi l’imaginaire du complot est si prégnant ; et si, au-delà de la question « qui croire, que croire », l’intérêt de ce motif ne tient pas aux questions philosophiques, voire scientifiques, qu’il soulève et qui pourront donner lieu à débat.  

N.B. : Pour les étudiants internationaux, le cours suppose un niveau C1.